Qu’est-ce qui justifie votre présence à Abidjan ?
Je reviens du Qatar où j’ai évolué à ‘’Umm Salal Sport Club ‘’. Mon contrat a pris fin avec ce club. Je suis libre en ce moment, j’attends les opportunités qui vont s’offrir à moi. Je profite de ce temps pour me ressourcer. Je suis à Abidjan où je vois la famille. Je garde la forme, et pour cela je m’entraine tous les jours. Je fais de mon mieux et le maximum pour être en grande forme avant d’intégrer un nouveau club.
Que doit-on retenir de votre passage dans le championnat qatari ?
Je pense que mon bilan est bon. Ce que je note de négatif, ça été ma grosse blessure. Je ne m’y attendais et je ne m’étais pas préparer du tout à cette blessure. Surtout que dans le championnat qatari les contacts ne sont pas aussi intenses et spécialement dangereux. J’ai eu la malchance de prendre un tacle qui m’a freiné pendant un an. Mais après, vous savez, ce sont les aléas du football. Je n’avais vraiment pas prévu cela dans ma progression. Mais c’est la vie footballistique d’un joueur de football, je l’ai accepté même si j’avoue que j’ai eu du mal à l’encaisser. Aujourd’hui, Dieu merci tout va bien, je suis totalement rétabli. Le plus important, c’est la santé, pour le reste, je continue ma carrière.
Certains estiment que le choix financier vous a le plus motivé au détriment du choix sportif. Que répondez-vous ?
Quand on est issue du football on sait l’importance du choix que j’ai fait. Si on ne s’y connait pas on aura forcément des à priori sur mon choix et ce qui m’a vraiment les motivé. Je pense qu’en tant que professionnel, on est une personne assez intelligente pour faire les bons choix. J’ai fait un choix qui regroupe énormément de choses. Ce choix n’est pas basé que sur un seul aspect. Si on choisissait juste par rapport à l’aspect finance, j’aurai même fais un autre choix. Non, mon choix a été basé sur une réflexion, sur une perspective peut être différent de ce qu’on a l’habitude de voir mais en tout cas mon choix a été réfléchi et fondé. ‘’Umm Salal’’, c’était une aventure. Il fallait découvrir autre chose. Surtout qu’il y avait le mondial qui approchait et donc en jouant au Qatar, je me suis dit que j’aurai des regards sur moi.
‘’Umm Salal SC’’ était une aventure comme vous dites. Vous l’estimez comme une aventure ambiguë ?
Ambiguë ? non ! Puisque je savais qu’en allant là-bas, cela allait m’emmener vers une certaine situation. J’étais plus vers la fin que le début de ma carrière. Aller là-bas, c’était un choix aussi économique, je l’avoue. Et, il y avait aussi la perspective de découvrir une nouvelle culture et un nouveau championnat. Et surtout, le fait que la Coupe du monde puisse donner la possibilité aussi de me faire voir. Maintenant dans ce qui s’est passé, il y a eu de très bonnes choses et des moins bonnes. Pour le professionnel que je suis, avec 15 ou 16 ans d’expérience, effectivement il y a des choses que j’ai vu là-bas plus ou moins bien. Aujourd’hui, ce que je retiens c’est l’expérience avec le Qatar. J’ai pu me faire une idée. Ils ont pu se faire aussi une idée de ce qu’un joueur de l’Europe peut apporter au Qatar. Et donc aujourd’hui je suis plus dans ce moule de vouloir découvrir quelque chose. Je suis plutôt dans un moule de vouloir me réaffirmer en tant que joueur capable de pouvoir réaliser de bonnes choses encore. Quand un joueur quitte l’Europe et va au Qatar, on a tendance à l’oublier, parce qu’on considère que le niveau du football au Qatar est plus faible que les autres. Evoluer au Qatar est vu par beaucoup que, le joueur est en fin de carrière, ce qui n’est pas mon cas. Je pense que j’ai encore les jambes, j’ai encore de l’énergie, j’ai encore la mentalité et je sais qu’aujourd’hui avec mes capacités, j’ai les possibilités de démontrer encore une fois ce que je vaux. Je sais que je vais rebondir quelque part d’autre.
On pourrait vous voir en Europe la saison prochaine ?
C’est possible. J’ai pris mon temps au Qatar. Ça reste une aventure. J’ai eu 31 ans quand je suis parti là-bas. J’aurai pu rester en Premier League mais j’ai voulu découvrir autre chose. J’ai eu une opportunité qui s’offrait à moi et j’ai décidé de l’exploiter au mieux. J’ai vu ce que cela m’a apporté de bon comme de mauvais. Aujourd’hui je suis sur un autre chemin pour découvrir autre chose. Et donc il faudrait faire une réflexion pour ce choix. On sait que les choix sont très déterminants pour la suite de carrière d’un joueur. C’est par rapport à cela que je ne me précipite pas. J’espère rebondir très bientôt.
Le bon choix pour vous, c’est où ?
En fait dans l’expression ‘’bon choix’’, il faut prendre tout en compte. Il y a le choix économique, il y a le choix sportif, la projection sur le futur. L’Europe c’est une éventualité parce que, effectivement il y a ma famille qui se trouve là-bas. Je pourrai être proche d’elle. Je connais aussi le championnat et les mentalités européennes. Je ne peux pas vous dire clairement où je vais aller parce que il y a beaucoup de propositions et de pourparlers en ce moment.
Des noms de clubs qui vous ‘’drague’’ ?
Il y a des clubs au Chypre, en Espagne, en Turquie, en France, etc. Mais comme je l’ai dit tantôt, il y a des discussions et donc j’attends que tout soit bouclé pour dire le nom exact du club.
Etes-vous toujours en contact avec le club d’Aston Villa avec lequel vous avez brillé en Premier League ?
Je garde toujours le contact avec mes anciens clubs. Cela, par courtoisie et pour l’apport de ces clubs dans ma carrière. Après, on sait que pas mal de choses ont changé à Aston Villa. Ceux avec qui j’ai eu à collaborer ne font plus partie de la chronologie du club. Sinon je n’ai pas coupé les ponts avec le club.
Quel serait la meilleure destination pour vous ?
Là, où je serai heureux de jouer au football bien sûr. Je n’ai pas un pays particulier en tête. Je ne suis plus à un âge où il faut rêver. Je suis à un âge où je vois les choses comme qu’elles sont. Aujourd’hui le football a évolué. Il faut être pragmatique. Ce qui compte ce sont les performances et ce qu’on fait sur le terrain.
Est-ce que la CAN en Côte d’Ivoire déterminera aussi votre destination ?
C’est sûr et certain que la CAN va peser sur le choix que j’aurai à faire. Aujourd’hui je sais que je ne peux pas me permettre de jouer partout si je veux vraiment faire partie de l’équipe nationale pendant la CAN. Donc, c’est sûr que ça jouera. Mon choix va être fait par rapport à la Can certes mais aussi en fonction de certaines raisons personnelles et professionnelles.
Etes-vous en contact avec le nouveau sélectionneur Gasset ?
En contact quotidien, non. Mais par une ou deux fois, on s’appelle. Je pense qu’il ‘’cheek’’ un peu tout le monde, c’est son rôle aussi de prendre les nouvelles des potentiels joueurs qui peuvent être convoqués. Il savait ma situation. Il était informé sur ma blessure. Aujourd’hui je pense qu’il a un projet dans l’immédiat puisque la Can se déroule sous peu. Moi je suis un joueur, si demain les choses ne se passent pas comme prévues pour lui, peut-être qu’en ce moment-là, il me fera appel. Et, je suis prêt éventuellement. Je suis prêt à jouer en sélection si le sélectionneur Jean-Louis Gasset me fait appel. Je n’ai pas de souci avec cela puisque je suis à 100 % de ma forme désormais.
La concurrence est forte aujourd’hui en attaque. Des joueurs comme Jean Philippe Krasso, Sébastian Haller, brillent. Pensez-vous le ‘’Djimy Danger’’ comme certains vous surnomme, peut-il encore s’imposer en sélection ?
Il faut être honnête, aujourd’hui il y a des talents en attaque. Des joueurs comme Krasso, Haller comme vous dites, sont des joueurs promoteurs et ils le démontrent aussi bien dans leurs clubs qu’en sélection. Je souhaite qu’ils continuent de le démontrer. Maintenant, le football est un monde de requin. Si tu es là au bon moment et au bon endroit, même si la personne en face de toi est meilleure que toi et qu’elle n’est pas prête à un moment précis, il y a une possibilité que tu lui passes devant. Cela je le sais par expérience. Je suis prêt à toute éventualité. Je ne suis pas là pour dire que je dois jouer à la place de quelqu’un mais en tout cas je ferai le maximum pour être prêt si on me fait appel.
Avec les Eléphants, vous aviez été désigné par des sportifs comme le « Successeur de Drogba ». Comment avez-vous apprécié cela ?
A l’époque où on me comparait à Didier Drogba, je ne l’avais jamais vu. Je n’avais jamais été en contact avec lui d’ailleurs. Ce qui faisait que c’était plus un ‘’kiff’’ de jeune. Me comparer à Drogba, c’était quand même une lourde responsabilité. Cependant, j’ai eu ce recule de me dire que ça restait des mots
Cette comparaison a été bénéfique pour vous ou non ?
Ni l’un, ni l’autre. Porter le nom de Drogba sur son dos, c’est quelque chose de très conséquent. Cela m’a motivé. Mais en même temps, derrière il y a de nombreuses attentes des sportifs. Les gens ont l’œil sur vous par rapport à Drogba. J’avoue que cela m’a desservi. Pour me résumer, le nom de Drogba m’a énormément servi mais forcément, ce nom m’a mis des bâtons. Je n’étais pas Drogba et je ne suis pas Drogba, tout simplement.
Interview réalisée par Gora Thomas
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