Comment avez-vous appris la nouvelle du décès de votre coach Anthony Koffi ?
C’est difficile à expliquer parce que c’est devant moi qu’il est parti. J’étais avec lui à l’hôpital dans ses derniers instants. Je pense que ce qui devait arriver est arrivé. On ne peut que prier pour lui pour le repos de son âme.
Dans quel état d’esprit êtes-vous après ce décès ?
Déjà, c’est une triste nouvelle pour le monde de l’athlétisme ivoirien et particulièrement pour moi. Il était plus qu’un coach, c’était comme mon père pour moi. J’ai passé presque toute ma carrière avec lui. Je suis vraiment abattu. Je ne sais pas comment essayer de me relever. Nous avions de bons projets pour les Jeux Olympiques, mais malheureusement ‘’l’homme propose et Dieu dispose’’. Je pense que tout ce qu’on peut faire, c’est de prier pour lui afin que son âme repose en paix. De mon côté, je vais essayer de me relever pour aller de l’avant parce que j’ai encore plein d’avenir, c’est ce qu’il me disait souvent dans ses derniers instants. Quel que soit la situation qui va arriver, soit fort, je t’ai appris les valeurs de la vie et je sais que tu vas te relever et tu vas aller de l’avant.
Que retenez-vous de celui que vous appeliez ‘’Papa’’ ?
Je retiens de lui, ce grand homme qu’il était. Quelqu’un qui a toujours voulu le bien de l’Afrique. Qui s’est toujours battu pour fabriquer des champions. Son souhait, c’était de toujours faire sortir des grands champions à partir de l’Afrique, quel que soit là où on est basé. Que ce soit Abidjan, à Dakar, etc. C’était vraiment un expert, tout le monde le connaît bien. Ses derniers instants ont été vraiment tristes, il n’a pas été accompagné par certaines structures. Aujourd’hui, je n’arrive pas à m’entrainer pourtant il y a des échéances qui arrivent ; je veux parler du championnat du monde et des Jeux Olympiques. En dehors de moi, il y a sa famille et toutes ces personnes avec qui il était tout le temps. Nous devons être tous forts. En tant que son fils, son athlète, il m’a apporté les vraies valeurs de la vie. J’ai connu coach Anthony quand j’avais 17 ans, aujourd’hui j’en ai 28. C’est vous dire qu’il y a très longtemps qu’on est ensemble. On avait décidé qu’après les Jeux Olympiques, il allait prendre sa retraite mais malheureusement les Jeux Olympiques ne sont pas arrivés, il part comme ça, c’est triste. Je n’y crois pas encore. Je me dis que le matin je viens au stade Champroux (le lieu de notre entretien), mon coach sera auprès de moi en train de me donner les derniers conseils. Mais maintenant quand je vais venir, qui est-ce qui va m’entrainer. Qui est-ce qui va me dire Arthur, arrête de faire ça, comporte toi comme un homme. (…) On va essayer de prendre les meilleures décisions pour le futur et surtout pour ma carrière.
Deux semaines avant son départ, vous étiez avec lui au Champroux où il a apprécié vos performances à l’entrainement…
Exactement ! On avait commencé une belle année. C’était une année où les records allaient tomber. Parce que les chronos qui sortaient de l’entrainement étaient excellents. Il ne me le disait pas mais au fond de moi je savais que je faisais de bons chronos. Nous avions de très gros projets concernant les JO de Paris pour lesquels tout était déjà planifié. C’était même prévu qu’on parte en stage ce mois-ci au Maroc pour essayer de préparer les championnats du monde du mois d’Août. Malheureusement, rien de tout cela ne va se réaliser. Il est parti avec toutes ses connaissances et tous les projets qu’il avait en tête. Merci à tous ceux qui ont été là pour lui. Pour honorer sa mémoire, il me faut du courage pour essayer de lui apporter de très grandes performances, de bons résultats au niveau des médailles ; qu’il soit fier de moi et que son âme repose en paix.
Comment Arthur Gue voit son avenir désormais ?
Dieu va me guider, c’est tout ce que je peux dire. Je pense qu’il y aura toujours des personnes qui seront là et qui vont me soutenir. Me donner des idées. J’ai mon staff, mon manager. C’est vrai qu’à Abidjan avec le coach on s’entrainait à deux mais en Europe, j’ai un staff. Avec mon manager, nous allons trouver une solution pour aller de l’avant.
Recueillis par Gora M. Thomas
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