Les récentes sorties du Comité de normalisation de la Fédération Ivoirienne de Football (Conor-FIF), présidé par Mariam Dao Gabala, et la réplique des membres de l’ex-Comité Exécutif (ex-Comex) ont mis à nu la partialité de l’instance exécutive provisoire de la Maison de Verre dans sa conduite des affaires du football ivoirien. De nombreux faits permettent de soutenir que Mariam Dao Gabala et son équipe ne sont pas neutres, alors qu’ils se devaient d’être à équidistance des différentes parties prenantes du dossier électoral de la FIF. Ce sont : les attaques contre l’ex-Comex, la tentative de tripatouillage et les affinités du Conor-FIF avec certains dirigeants.
Les attaques contre l’ex-Comex
Depuis leur arrivée à la Maison de Verre, Mariam Dao Gabala et le Conor-FIF s’illustrent par non seulement une attitude agressive envers l’ex-comité exécutif, mais aussi des accusations intempestives et infondées portées contre celui-ci. Tout commence quelques semaines après leur installation en janvier 2021. Au cours d’une conférence de presse, la présidente du Conor-FIF se fend d’une phrase choc qui a fait l’effet d’un séisme dans le milieu du football ivoirien : « les caisses sont vides ». Puis, début avril, elle déclare sur les antennes de la Radio de la Paix : « Quand on est arrivé, juste après deux semaines, après avoir rencontré le personnel, on s’était rendu compte que la maison était appauvrie, les clubs aussi et les jeunes étaient en danger. »
Pourtant, dès leur prise de fonction, la FIF disposait en trésorerie de plus de 120 millions de F CFA sur ses comptes bancaires. En outre, en janvier 2021, à peine installé par les émissaires de la Fédération Internationale de Football Association (FIFA) et le ministère des Sports, ce sont plus de 120 millions de F CFA au titre de la parafiscalité douanes et impôts revenant à la Fédération Ivoirienne de Football que Mme Dao Gabala et ses collaborateurs du Comité de normalisation ont encaissés.
De plus, le 2 mars 2021, ce sont près de 200 millions de F FCFA au titre de la parafiscalité du mois de Février qui ont été versés au Comité de normalisation. Cet argent a été bien encaissé. Ce qui fait un total de plus de 440 millions de F CFA sur les comptes de la FIF du 21 janvier 2021 à avril 2021. Comment peut-on alors dire que « les caisses de la FIF sont vides » et que « la maison est appauvrie » ?
Usant d’un ton et d’une attitude un peu plus conciliateurs suite au lancement de l’opération « Balle à terre » dont il est l’un des initiateurs, le Conor-FIF est revenu à ses vieilles amours, lors de l’Assemblée Générale Ordinaire de la FIF du 18 septembre 2021, en récusant le rapport du Commissaire aux comptes certifiant les comptes de la Maison de Verre et faisant état d’un résultat excédentaire de 444 millions de F CFA. Ce qui a provoqué le report du vote du quitus et l’approbation des comptes par les membres actifs.
Suite à ce scénario hollywoodien, l’ex-Comex a adressé un courrier au Conor-FIF demandant à pouvoir se présenter devant les membres actifs au cours de l’AGO pour répondre à toutes les questions qu’ils se posent sur l’exercice comptable de 2020. Cette lettre est restée sans suite.
Le pic de la dépréciation systématique de l’ex-Comité Exécutif a été atteint lors de la conférence de presse animée par le Conor-FIF, fin novembre 2021. A cette occasion, la présidente Mariam Dao Gabala a encore fait des déclarations chocs sur la gestion de l’ex-Comité Exécutif auquel appartient Sory Diabaté, candidat déclaré à la présidence de la FIF. Cette sortie a suscité la réplique de l’ex-Comex qui a battu en brèche toutes les accusations portées contre lui, avec des documents à l’appui. Il est même allé plus loin en proposant la mise en place d’un comité de gestion de l’équipe nationale pour la CAN 2021, au Cameroun.
Depuis, la guerre larvée entre les deux parties a viré à l’affrontement au grand jour. Elles se regardent en chiens de faïence. Ce qui laisse planer la survenance d’un autre clash à tout moment.
A l’analyse, au-delà de la question de la gestion de l’ex-Comex, il y a qu’en plus de Sory Diabaté, plusieurs membres de l’ancienne équipe fédérale sont candidats aux prochaines élections à la FIF. Ceux-ci ont donc le sentiment justifié que le Conor-FIF travaille à les disqualifier. Comme si cela ne suffisait pas, le Comité de normalisation n’a pas réussi à faire réviser partiellement les textes de la FIF et à clore le processus électoral avant le 31 décembre 2021.
Leave a reply
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.